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Développé et produit par SNECMA (Groupe SAFRAN), le M-88 équipe le Rafale depuis qu'il a remplacé le General Electric F-404 du démonstrateur Rafale A en 1989. Son premier vol sur Rafale A remonte au 27 février 1990 (461ème vol du démonstrateur).
Très compact, ce moteur offre une poussée de 51 (plein gaz sec) à 75kN (PC max) et offre un rapport poussée masse élevé, tout en préservant une importante capacité d'accélération, passant de ralenti à PC max en moins de 4 secondes.
Particularité : sa conception modulaire (21 modules) permet une remise en service très rapide, et ne nécessite pas d'essais complémentaire au banc, simplement un test d'étanchéité.
Fin 2010, le M88-4E obtient sa qualification et les livraisons débutent fin 2011. Ce modèle visant à allonger la durée de vie du réacteur, de même que les intervalles d'inspection. les modifications portant sur le compresseur haute pression et la turbine haute pression.
Le programme ECO, quant à lui, s'est achevé en 2007 et permet une réduction des coûts d'exploitation, tout en accroissant le taux de disponibilité.
L'assemblage du réacteur est réalisé sur le site Safran de Villaroche.
Principaux sous-traitants :
(*) nombre "d'impulsions sur la manette des gaz" que l'on peut donner à un moteur entre chaque inspection.
Pour un appareil de combat, sa performance à pouvoir démarrer sur des terrains en haute altitude est bien souvent de la plus haute importance.
En Chine, par exemple, l'aéroport de Daocheng se trouve à 4441 mètres d'altitude.
En conséquence de marchés à l'export potentiellement concernés par ce type de performance, le développement de nouveaux injecteurs a été notifié début 2013. Associés au démarreur Rubis III, ces injecteurs, dit "enrichis", doivent subir toute une série d'évaluations :
Un groupe auxiliaire de puissance (APU) permet à l'appareil de "rouler en 90 secondes" sans recourir à une quelconque assistance.
L'APU fournis généralement une importante puissance électrique, pneumatique ou mécanique.
Cet APU, le Rubis 3, est fabriqué par Microturbo. D'une puissance de 6kVA, son débit d'air est de 0.9 kg/s.
Le transfert de puissance pour le démarrage du moteur principal se fait suivant un mode mécanique ou pneumatique. Pour cette raison, le Rubis 3 est couplé au système de démarrage ATS-305 fournissant 126 kW de puissance sur arbre avec un débit d'air de 1.1 kg/s.
Développé et produit par Hispano-Suiza, cet ensemble complexe est composé :
du support d’équipements moteur (Engine Mounted Accessories Drive) sur lequel sont montés le bloc hydro-mécanique principal, le bloc hydro-mécanique post combustion et le groupe de lubrification,
et du relais d’accessoires avion (Aircraft Mounted Accessories Drive) entraînant les équipements de génération de puissance. Les deux boîtiers sont reliés par un arbre d’entraînement capable de tourner à grande vitesse.
Equipé de lames flexibles, l’arbre d’entraînement Hispano-Suiza est sans équivalent en ce qui concerne la tolérance à l’endommagement et la résistance en fatigue.
Le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin, a estimé dans un entretien avec des journalistes français qu'il était "temps aujourd'hui de se poser la question sur un upgrade (amélioration, ndlr) du M88 en termes de poussée". Il s'y est dit "favorable". Il a rappelé que la poussée d'origine du moteur du Rafale était la même depuis le lancement de l'avion de combat français. Soit environ 7,5 tonnes de poussée. Pourquoi une telle amélioration? "Le Rafale a grossi. Par rapport aux spécifications d'origine, le Rafale est plus lourd aujourd'hui. On lui demande de plus en plus" sur le plan opérationnel, a expliqué le patron opérationnel de Safran, qui n'en a pas encore discuté avec Dassault Aviation.
"Il est temps de se poser la question de savoir s'il n'est pas opportun de lancer une étude qui permettrait de gonfler un petit peu ce moteur. Techniquement nous savons faire. Nous sommes donc en discussion avec les autorités compétentes pour voir si cela est possible. Et si oui, sous quelles conditions et à quel niveau de performances, il serait souhaitable" de l'améliorer, a indiqué Philippe Petitcolin.
Quelle serait la bonne poussée pour le Rafale? "Tout dépend si la France est prête ou pas à faire des modifications sur l'avion lui-même en termes d'entrée d'air", a-t-il expliqué. Suivant les hypothèses retenues par la France, la nouvelle poussée du moteur M88 pourrait se situer "entre 8 et 9 tonnes de poussée". C'est ce que les Emiratis avaient demandé il y a quelques années avant d'abandonner ce projet. S'agissant des investissements pour ce programme de modernisation, Philippe Petitcolin a affirmé que les discussions n'en étaient pas encore à ce stade. "Je n'ai pas le montant (de l'investissement, ndlr). C'est une discussion qui est en cours. Je l'aurai dans les mois qui viennent", a-t-il précisé.
La Tribune - Mars 2016.