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Missions complexes et variées, coûts inhérents à l'entraînement et gestion des risques, poussent l'Armée de l'Air à adapter ses méthodes de travail. La simulation en est une réponse afin de maximiser la capacité opérationnelle des pilotes.
Les principes de la simulation :
Passage obligatoire pour le pilote, le simulateur participe au maintien des qualifications opérationnelles. L'Armée de l'Air dispose d'une quarantaine de simulateurs. Ils sont de deux types :
L'objectif est de fournir un contexte réaliste pour améliorer l'apprentissage du pilote grâce à une vaste palette de scénarios :
Juillet 2012 marque le passage au standard F3.2 des 2 cabines du CSR (Centre Simulation Rafale) de Saint-Dizier. Partie intégrante de l'Escadron de Transformation Rafale (ETR 2/92 Aquitaine), cette évolution permet désormais aux pilotes l'entrainement aux emports AM-39 Exocet, ASMP-A, Reco-NG et pod Damocles.
C'est à l'été 2013 que le centre de Landivisiau basculera à son tour sur ce standard.
Développé par SOGITEC, le CSR est aujourd'hui l'outil indispensable à la formation des pilotes, d'autant plus pour les pilotes Rafale "ab initio".
6 points caractérisent ce simulateur :
Historique :
Chaque CSR dispose de 1500 m² permettant d'accueillir 70 personnes : soutien technique, MCO des simulateurs, instructeurs et opérationnels. 12 élèves peuvent être formés en simultanné grâce à une architecture réseau des différents postes.
Exemple de mise en situation :
"Le Rafale Marine F2, en configuration air-surface, évolue à basse altitude à 350 pieds, Mach 0,95. Les contre-mesures électroniques sont activées pour éviter toute détection et accrochage par les radars des bâtiments adverses. Rapidement, on distingue plusieurs navires de combat dont une frégate de la classe Forbin escortée par des bâtiments de soutien. Sur l'axe de rapprochement, le chasseur se trouve à quelques milles nautiques des bâtiments de guerre avant d'entamer une remontée rapide postcombustion allumée, afin de mieux identifier sa cible et l'engager . Le Rafale plonge alors vers son objectif, un navire de soutien ravitailleur, plus vulnérable, afin d'effectuer une attaque à basse altitude. Dans l'instant, de sérieux dommages sont infligés au bâtiment de surface ; après un dégagement et une montée rapide, on distingue une épaisse colonne de fumée s'élevant du navire visiblement en proie à un violent incendie ! Le Rafale n'est cependant pas tiré d'affaire puisque, dans le même temps, il est engagé par un missile tiré de la frégate ! Pas de panique du côté du pilote cependant, la protection active Spectra du Rafale fonctionne à plein et le missile ennemi est évité grâce aux leurres lancés par l'avion de combat.
Au même moment, à Saint-Dizier, deux Rafale monoplaces et un biplace de l'armée de l'Air décollent en patrouille serrée avec leurs ailiers Rafale virtuels et rejoignent la COMAO (COMposite Air Operation) via un hippodrome de rassemblement. Cette manoeuvre, comme l'ensemble de la mission, a été présentée aux pilotes peu avant la session au poste de briefing du “Camp Bleu”. Au total, une trentaine d'avions virtuels composent la COMAO et tout d'abord les chasseurs qui font face aux menaces aériennes du camp rouge (SWEEP). Leur comportement a été programmé par les instructeurs avant l'exercice temps réel. Ce sont des Mirage 2000-5 virtuels qui sont choisis pour cette tâche par le Mission Commander. Nos pilotes Rafale avec leurs ailiers virtuels constituent le deuxième rempart de chasseurs pour “l'Escort”, en contact visuel avec les chasseurs d'attaque à protéger. Viennent ensuite les F15E, les F18C, Mirage 2000D pour les SEAD (Suppression of Enemy Air Defence) chargés de brouiller ou de détruire les radars des défenses ennemies. Le groupe d'attaque au sol, le STRIKE auxquels des cibles ont été assignés (DPMI : Desired Point of Main Impact) peut alors entrer en action, la coordination étant assurée par un E2-C Hawkeye (la fonction C2, commandement et Contrôle, simulée au Poste Instructeur camp bleu qui transmet en permanence la situation tactique, Situation Awareness ou “Picture” pour les opérationnels).
En cours de manoeuvre, la COMAO aura à faire face aux attaques des Sukhoi 27 du “Camp Rouge”, puis aux nombreuses batteries sol-air dont un SA-6, volontairement “oubliées” durant le briefing… C'est finalement une heure et quart après le premier rassemblement que l'ensemble du dispositif se rassemble à nouveau à l'heure prévue, mission accomplie, pour rejoindre les bases de départ. Les 4 pilotes se retrouvent au débriefing où chaque phase critique pourra être intégralement rejouée afin d'analyser les comportements pour d'une part parfaire l'entraînement, et d'autre part affiner les tactiques de combat."